Attention, même si des voyageurs énervés y pensent spontanément, cela n’a rien à voir avec Iago, l’un des personnages les plus machiavéliques de Shakespeare, qui a provoqué le suicide d’Othello. Nous parlons ici du low cost inauguré par la SNCF en 2013. Résolument ­positif, avec un nom formé de oui et de go, ce service est destiné aux petits budgets : si l’on n’est pas prêt à voyager par le rail à des prix InOui, il reste le Ouigo.

Ceux qui ne mènent pas grand train peuvent y trouver leur compte, à condition de se soumettre à quelques restrictions : embarquer avec une demi-heure d’avance, n’emporter qu’un seul bagage (ou alors, payer un supplément), se dispenser d’une prestation alimentaire à bord, occuper un siège étroit et un peu raide, accepter un billet non remboursable… Bref, même en partant en vacances, se souvenir avec Bernanos que « la vie est une épreuve et un devoir ».

Mais un train, fût-il à bas prix, peut en cacher un autre. La SNCF a inventé depuis quelque temps l’offre « Ouigo Plus » : un supplément de « 9 euros seulement ! » ouvre la possibilité d’un second bagage, du choix de sa place et d’un « service Ouifi ».

La Société nationale des chemins de fer français ne se résout cependant pas au train-train : elle vient d’annoncer un « rafraîchissement » de Ouigo qui va lui coûter, paraît-il, ­plusieurs centaines de millions d’euros. Quand on aime sa clientèle, on ne compte pas ! Sont prévus, à partir de 2025, des sièges améliorés, un espace détente à défaut de bar et – ce qui sera le plus visible – un autre code couleur : le bleu et rose des rames seront un peu moins flashy. De quoi voyager (presque) heureux, mais toujours dans une troisième classe qui ne dit pas son nom.  

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